08/10/2024
9 octobre 1789:La naissance du secret de l avocat
Le père fondateur du droit de la défense
ou l’abrogateur de l’ordonnance de Colbert
Patrick Michaud avocaT
L'influence de l'avocat de Racine à nos jours
L’avocat : un protecteur et un créateur de droit
Le décret du 9 Octobre 1789
racine de notre droit pénal actuel
Le 10 septembre 1789, l'Assemblée constituante chargea une commission de sept membres de présenter un projet de réforme immédiate DE L’ ORDONNANCE CRIMINELLE De COLBERT
Le décret a été voté le 9 octobre 1789 version originale en abrogeant la majeure partie des dispositions de l’ordonnance de Colbert instituait toute une série de mesures dites provisoires destinées à augmenter les garanties des accusés.
une première ébauche du secret professionnel
L'abrogation de l'ordonnance criminelle de Colbert
Des notables seraient immédiatement adjoints aux juges dans chaque ville.
Tout accusé devrait comparaître devant le juge dans les vingt-quatre heures.
Les jugements seront publics.
L'interrogatoire sur la sellette, les « questions », le serment des accusés étaient naturellement abolis.
L'accusé sera assisté d'un avocat, non seulement au cours du jugement, mais pendant tous les actes de l'instruction. Le changement le plus notable concerne la présence de l’avocat au cours du proçes pénal, présence interdite depuis notamment l’ordonnance de Colbert (1670) .
Le décret du 9 octobre 1789 version recopiée dispose en effet dans son article 10 :
« Tout citoyen décrété de prise de corps pour quelque crime que ce soit aura le droit de se choisir un ou plusieurs conseils avec lesquels il pourra conférer librement en tout état de cause et l’entrée des prisons sera toujours permise aux dits conseils. Dans tous les cas ou l’accusé ne pourra pas en avoir par lui-même,le juge lui en nommera un d’office, à peine de nullité »
L' origine du secret professionnel de l avocat
Ce décret a créé de nombreux droits nouveaux tel que le droit d’être assisté d’un conseil au cours du procès pénal ainsi que la suppression du serment de l’accusé.
La procédure inquisitoriale a été remplacée par la procédure accusatoire.
Ce décret dispose notamment dans son article 10 :
« tout citoyen décrété de prise de corps pour quelque crime que ce soit aura le droit de se choisir
un ou plusieurs conseils avec lesquels il pourra conférer librement en tout état de cause et l’entrée des prisons sera toujours permise aux dits conseils » .
L’article 12 du décret du 9 octobre 1789 supprime le serment de l’accusé :
« Pour cet interrogatoire (de l’accusé) et pour tous les autres, le serment ne sera plus exigé de l’accusé, »
Ce décret a été voté sur le rapport du 29 septembre 1789 de notre confrère Albert de BEAUMETZ présidant « le comité chargé de proposer à l’assemblée nationale un projet de déclaration sur quelques changements provisoires dans l ordonnance criminelle ».
« Jamais, il ne fut plus nécessaire d’armer les accusés de tout ce qui peut rendre l’innocence évidente, dissiper les préjugés, éteindre les suspicions ; et lorsque tout un peuple agité est prêt à se joindre aux accusateurs, le citoyen dans les fers, seul avec sa conscience, pourra ALORS invoquer les lumières d’un conseil, la voix d’un défenseur ! »
Notre confrère, du barreau d’Arras, adversaire de Robespierre avait alors 29ans. Menacé de guillotine, il émigre aux ETATS-UNIS ou il épouse la fille d’un des plus grands patriotes, le général HENRY KNOX concrétisant l’alliance franco américaine de l’époque.
La suppression des ordres en 1789 n’a donc pas entraîné la disparition de l’avocat mais bien au contraire l’augmentation de leur influence au niveau pénal puisque l’abrogation de l’ordonnance de Colbert a créé notamment l’obligation de faire des audiences pénales publiques , le droit d’être assisté d’un avocat et la suppression du serment de l’accusé .
Ce décret a été une des causes importantes de notre développement au cours du xix ème siècle.
Le premier texte pénal concernant la violation d'un secret est l'article 23 du code pénal de 1791 visant la violation du secret de ....la correspondance.[1]
Mais les règles révolutionnaires ont semé le grain en créant deux droits nouveaux!
Le droit d’être assisté d’un ou plusieurs conseils avec lesquels il pourra conférer librement en tout état de cause et la suppression de l’obligation, pour l’accusé, de prêter serment .
La garantie de ses deux nouveaux droits devait naturellement être que le conseil, confident légal, devienne pénalement responsable en cas de violation, de sa part, du droit de conférer librement alors que le serment avait été supprimé.
A défaut, ces deux nouveaux droits auraient été aisément inefficaces.
Ce n’est qu’ en 1810 que le nouveau Code Pénal a introduit la notion de secret professionnel sanctionné pénalement.
L’article 378 vise en effet expressément la violation du secret médical et indirectement celle du secret de l’avocat "en tant que » toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession, des secrets qu'on leur confie »,[2]
Le secret professionnel de l’avocat ne semblait pas pour nos confrères constituants être une obligation pour l’avocat et un droit pour le justiciable suffisamment important pour le placer au cœur de leurs nombreuses réformes.
Mais , en fait la notion de secret professionnel est ,petit à petit, apparue comme étant le corollaire indispensable à d’une part la suppression du serment et d’autre part au droit de conférer « librement en tout état de cause »avec l’inculpé.
[1] LE PREMIER TEXTE VISANT UN SECRET Article 23 du Code pénal de 1791
LE SECRET DE LA CORRESPONDANCE
« Quiconque sera convaincu d’avoir volontairement et sciemment supprimé une lettre confiée à la poste, ou d’en avoir brisé le cachet et violé le secret, sera puni de la peine de la dégradation civique. Si le crime est commis, soit en vertu d’un ordre émané du pouvoir exécutif, soit par un agent du service des postes, le ministre qui en aura donné ou contresigné l’ordre, quiconque l’aura exécuté, ou l’agent du service des postes qui, sans ordre, aura commis ledit crime, sera puni de la peine de deux années de gêne. »
[2] ARTICLE 378 du CODE PENAL de 1810
« Les médecins, chirurgiens et autres officiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les sages-femmes, et toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige à se porter dénonciateurs, auront révélé ces secrets, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à six mois, et d'une amende de cent francs à cinq cents francs. «
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24/11/2012
VERS UN SECRET A DEUX VITESSES ?: L'ARRET de LUXEMBOURG de 2007
rediffusion de la tribune de juin 2007
le premier arret "europeen" rendu par la CJUE en 2007 visait l'article 6 de la convention EDH
L'arrêt du 6 décembre 2012 que rendra la CEDH visera l'article 8 de la convention EDH
VERS UN SECRET A DEUX VITESSES ????
La cour de Justice de l'Union Européenne a rendu le 26 juin 2007
Arrêt de la Cour (grande chambre) du 26 juin 2007.
Affaire C-305/05. cliquer
Ordre des barreaux francophones et germanophone et autres
contre Conseil des ministres.
son arrêt sur la compatibilité des obligations d’information et de coopération imposées aux avocats par la 2ème directive 91/308 (cliquer)avec l’article 6 de la CEDH (cliquer)
a) L’article 6 de la CEDH reconnaît à toute personne, soit dans le cadre des contestations sur des droits et obligations de caractère civil, soit dans le cadre d’une procédure pénale, le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement.
Selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, la notion de «procès équitable» visée à l’article 6 de la CEDH est constituée de divers éléments, lesquels comprennent, notamment, les droits de la défense, le principe de l’égalité des armes, le droit d’accès aux tribunaux ainsi que le droit d’accès à un avocat tant en matière civile que pénale.
00:05 Publié dans a-Secret professionnel et Blanchiment, CEDH | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : secret ptofessionnel, blanchiment, délation, saf, ace, uja, cosal | Facebook | | | | Imprimer | |
25/10/2010
La nécessaire contestation pour les générations appelantes par C Péguy et M.Revault d’Allonnes
rediffusion
Je blogue à nouveau l'interwiew par le Figaro du 30 juin 2007 de Madame Myriam Revault d’Allonnes sur la crise de l'autorité.
Son analyse historique nous rappelle nos jeunes confrères constituants de 1789 qui durant de nombreuses années de crise ont su avec succès refonder une nouvelle démocratie avec un début de justice humaniste.
Ce texte philosophique nous remet en mémoire l' ardente obligation d'une nécessaire contestation pour les générations appelantes gràce à Charles Péguy et Myriam .Revault d’Allonnes.
Pour nous, avocats, cette contestation ne peut se faire que dans le respect de notre serment
Le Figaro Magazine - Qu'est-ce que l'autorité ?
11:55 Publié dans La fonction d'avocat | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : justice, ace, cnb, cosal | Facebook | | | | Imprimer | |
27/10/2009
GERONS NOS CABINETS d'AVOCATS
-
rediffusion
POUR LES AVOCATS LIBÉRAUX.
La loi de sauvegarde des entreprises permet aux avocats de bénéficier des dispositions applicables à tout entrepreneur indépendant. Les avocats, y compris les jeunes avocats créateurs de cabinet, peuvent bénéficier des dispositions « garanties de ressources » dites de chômage mises au point par des organismes associatifs tel que l’APPI 25, Bd deCourcelles 75008 Paris Tél. 01.45.63.92.02.
Une assurance perte d'activité pour les avocats
- GESTION PREVISIONNELLE DE NOTRE CSG
Pour l'échéance du 15 NOVEMBRE 2009
Mon bénéfice évolue en dent de scie. Or mes cotisations sont payées sur l’année précédente et je souhaite pouvoir adapter mes versements aux variations de mon activité professionnelle ?
Le dispositif de modulation des cotisations provisionnelles utilisable chaque trimestre plusieurs fois par an permet de moduler les acomptes provisionnels de cotisations, à la hausse ou à la baisse, En fonction de la réalité de vos revenus.
Vous devez envoyer votre demande à l’Urssaf en indiquant votre revenu prévisionnel.
A ENVOYER LE + RAPIDEMENT POSSIBLE
13:11 Publié dans GESTION,FISCALITE,SOCIAL et STATS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : justice, avocat, cnb, uja, ace, cosal | Facebook | | | | Imprimer | |
25/03/2008
L 'AVOCAT :un CESAR ou un JANUS ?
DE L'INDEPENDANCE DE L'AVOCAT par P MICHAUD
rediffusion de la tribune de mars 2008 toujours a l ordre du jour
REDIFFUSION apres les interventions de nos confrères Emmanuel Larère et Vincent Delmas
Lors de la dernière assemblée générale du CNB, ses membres élus par nous ont été informés que le rapport concernant la fusion des avocats avec les conseils en propriété industrielle aurait été préparé par un de nos confrères, membre du CNB mais aussi avocat de la CNCPI
Ce débat , fondamental pour la confiance envers nos élus, a fait l’objet d’une tribune ouverte de la part du syndicat cornaqueur COSAL
A chacun de nous de se faire sa religion sur cette nouvelle et formidable audace déontologique qui permettrait de protéger ses clients et ses électeurs ????
Un avocat ne peut être un janus ou un sock puppet et la réforme en cours du régime des lobbyistes à Bruxelles montre bien l'indispensable obligation de transparence préalable à cette noble activité
Pour ma part, l’indépendance, celle de notre serment, ne peut pas être relative et je reblogue l’histoire de notre serment
“Je jure, comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité”
L’indépendance vis-à-vis du client doit être totale et aussi économique comme l’a souligné avec pertinence le Bâtonnier Sabater
Le fait qu’un soupçon de perte d’indépendance existe peut entrainer une méfiance généralisée vis-à-vis de nos élus et un début de réaction poujadiste
Je mets sur ce blog le rapport « secret « de notre confrère Laurent Pettiti sur le statut de l’élu ordinal.
mais dont les thèmes ont été repris par le Bâtonnier Charrière Bournazel en décembre 2007 dans son discours d'investiture
Ce rapport et ce discours sont un début de réflexion collective sur l’indépendance de l’élu
Ce débat, dans l’intérêt et l’avenir de nous tous, et même si cela ne fait pas plaisir à certains de mes amis, doit être mis au rang de nos priorités lors des prochaines élections ordinales ou nationales.
20:38 Publié dans La fonction d'avocat | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : justice, ace, cnb, cosal, uja, lobbyiste | Facebook | | | | Imprimer | |
03/01/2008
du LUART L'aide juridictionnelle : réformer un système à bout de souffle
rediffusion pour annexer les propositions du cnb
Le sénateur ,Roland du LUART apporte une contribution décapante , qui nous oblige à réfléchir, au lancinant problème du financement de l’aide juridictionnelle
Envoyer cette note à un ami
"Les remèdes : la transparence appliquée à la profession d’avocat"
- Une refonte d’ensemble du barème pour mieux assurer la rémunération de l’avocat
- La fin de la choquante inégalité des avocats devant les charges du service public de la justice
lire la suite dans le rapport
D’autres méthodes de financement doivent aussi être recherchées en dehors de notre profession et du budget de l'Etat.
- - financement régional, départemental et communal
Cette méthode de financement a été évoquée lors d’une récente commission de prospective de l’UJA de PARIS à laquelle j’ai eu le plaisir de participer , elle a le mérite d’exister.
- -financement par les officiers publics
Les officiers publics ont recu une délégation de service public par l’ETAT. Or la vénalité de leurs offices ne résulte que de l'article 91 de la loi de finances du 24 avril 1816 ( VO cliquer) et d’aucun autre texte comme le précisent les travaux du Sénat du 10 juin 1999
Est il encore juridiquement légal que la concession de service public qu’il leur est accordée soit gratuite alors qu’elle leur permet un sympathique enrichissement patrimonial ?
Pour nos représentants , il y a ,à mon avis une piste de recherche intéressante de financement ....en effet la paulette a été supprimée en 1789
- Les OPQCM ,nos discrets concurrents , devront aussi être de la partie
VOUS POURREZ LIRE LES DOCUMENTS DANS L'ETUDE QU'YVES TOURNOIS ET MOI MEME AVONS PREPAREE
CNB
- Le rapport sur les chèques conseils et chèques emplois services
- La motion adoptée par l’assemblée le 15 décembre 2007
- Le chèque service judiciaire
18:10 Publié dans Des propositions de développement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aide juridictionnelle, justice, cnb, uja, ace, du luart | Facebook | | | | Imprimer | |
11/12/2007
NEW L'avocat: un auxiliaire du notariat??
Attention L'image de ce sceau utilisée gratuitement par les notaires ne leur appartient pas.
Il s'agit de notre sceau, celui de la République
Allons nous devenir des auxiliaires du notariat
avec ce projet de texte ?
Notre activité internationale sera t elle contrôlée par nos notaires ?
Art. L. 236-30. - Le contrôle de la légalité de la fusion est effectué, pour la partie relative à la réalisation de la fusion, et le cas échéant, relative à la constitution de la société nouvelle issue de la fusion, par un notaire.
06:40 Publié dans NOTAIRE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : justice, ace, cosal, uja, cnb | Facebook | | | | Imprimer | |
29/09/2007
NEW:La CJCE,le legal privilege et le secret de l’Avocat
LE TRIBUNAL CLARIFIE LES REGLES CONCERNANT LA PROTECTION DE LA CONFIDENTIALITE DES COMMUNICATIONS ENTRE AVOCATS ET CLIENTS DANS LE CONTEXTE DU DROIT COMMUNAUTAIRE DE LA CONCURRENCE
Il apporte des précisions sur la procédure à suivre quand, lors d'une vérification, une entreprise invoque la confidentialité de certains documents, ainsi que sur les champs d'application matériel et personnel de cette protection.
Le tribunal de Luxembourg vient de rendre un arrêt de fond sur la distinction à opérer entre le secret de l avocat et le »legal privilège ».
Il confirme l'obligation au secret professionnel de l'avocat "indépendant".
10:00 Publié dans a-Secret professionnel et Blanchiment | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : secret professionnel, legal privilege, blanchiment, délation, saf, ace, uja | Facebook | | | | Imprimer | |
09/08/2007
le secret de l'avocat aux USA par Mrs the Bâtonnière Bettina PLEVAN
Le 27 novembre 2006, le cabinet d’avocats Proskauer Rose LLP organisait à la Maison du Barreau, à l’occasion de la campagne au Dauphinat et ne partenariat avec l’Ordre des avocats à la Cour de Paris, une réunion sur le thème : « Parlons du secret ».
Cette réunion fut l’occasion pour Bettina Plevan, avocat au Barreau de New York, ancien président du New York City Bar Association, de donner le « point de vue d’une américaine » sur les menaces pesant sur le secret professionnel des avocats.
Nous reproduisons son intervention traduite dans la Gazette du Palais du 22 mars 2007
SECRETS PROFESSIONNELS ,TRANSPARENCE ET L'AVOCAT
document en diaporama powerpoint avec nombreux liens
ACCORD INTERBARREAUX DE 2002 ABA,CNB, CBUE
RECHERCHE SUR L'ORIGINE DU SECRET PROFESSIONNEL 1 ère Partie
06:25 Publié dans a-Secret professionnel et Blanchiment | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : secret professionnel, blanchiment, délation, saf, ace, uja, cosal | Facebook | | | | Imprimer | |
06/07/2007
FLASH: L'arrêt CNE
Nous mettons en ligne l'arrêt rendu ce jour par la cour d'appel de paris sur la validité du CNE .
Il s'agit d'un apport à une reflexion sur l'avenir de notre jeunesse que nous avons commencé à diffuser avec l'ouvrage de Raymond Barre sous l'égide de l'Académie des sciences morales et politiques .
La France prépare mal l'avenir de sa jeunesse
Le rapport de la DARES
La cour d'appel de Paris estime déraisonnable le délai de deux ans durant lequel un salarié embauché en Contrat nouvelles embauches peut être licencié sans motivation .
La cour d'appel de Paris a jugé vendredi que le CNE était contraire à la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (cliquer) estimant déraisonnable le délai de deux ans durant lequel un salarié embauché en CNE peut être licencié sans motivation.
Pendant cette période, "le CNE prive le salarié de l'essentiel de ses droits en matière de licenciement", estime la cour.
"Cette régression, qui va à l'encontre des principes fondamentaux du droit du travail, dégagés par la jurisprudence et reconnus par la loi, prive les salariés des garanties d'exercice de leur droit au travail".
Le jugement de la cour prend également un tour plus politique : "dans la lutte contre le chômage, la protection des salariés dans leur emploi semble être un moyen au moins aussi pertinent que les facilités données aux employeurs pour les licencier".
"Il est pour le moins paradoxal d'encourager les embauches en facilitant les licenciements", conclut l'institution.
La décision de la cour d'appel de Paris, qui peut encore être portée devant la Cour de cassation, fait aujourd'hui peser de sérieux doutes sur le devenir du CNE, qui concernait de 360.000 à 400.000 personnes fin 2006 selon le ministère de l'Emploi. il semble en effet peu probable que des chefs d'entreprise prennent désormais le risque de signer ce type de contrat, dont le succès n'est pas évident.