24/07/2014

Rébellion ou coup de menton ???

 AUDIENCE SOLENNELLE D’INSTALLATION 

de M. Bertrand Louvel

en qualité de premier président de la Cour de cassation 

Mercredi 16 juillet 2014, à 14 heures 30 

Pour lire le discours en entier 

La question institutionnelle m’amène à évoquer un autre sujet, majeur, qui est celui du statut de l’autorité judiciaire dans notre pays.

 

En réalité, notre tradition nationale peine à se défaire du modèle très ancien sur lequel nous continuons de vivre, qui a été conçu au XVIIIe siècle par le chancelier Maupeou et mis en œuvre par Bonaparte.

 

La philosophie de ce système fut résumée par Louis XV en 1766 en ces termes :

 

« C’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité », formule à peine actualisée en 1964 par le général de Gaulle qui considérait encore qu’il n’existe aucune autorité judiciaire qui ne soit conférée et maintenue par le Président de la République.

 

Au-delà de l’excès du propos, on retrouve bien le même archaïsme de la soumission du Judiciaire à l’Exécutif qui continue aujourd’hui encore de freiner le parachèvement de notre état de droit par une authentique séparation des pouvoirs. Celle-ci, qui détermine la confiance du citoyen dans la neutralité et l’impartialité des juges, impliquerait que le Judiciaire s’administre lui-même et ne soit plus géré par un ministère à la manière d’une administration

 

 

DISCOURS DE M. LE PRESIDENT DOYEN TERRIER

 

Comme tous les pays d’Europe, la France doit améliorer l’efficacité de son système judiciaire dans un cadre de relative contrainte budgétaire, tout en assurant mieux les fondements de l’état de droit et en préservant les différents aspects de l’office central du juge. Les rapports établis dans le cadre de la réflexion sur les institutions judicaires du XXIème siècle que vous avez engagée, Madame la Garde des Sceaux, constituent un socle solide pour de telles évolutions.  Mais en France, cette situation s’aggrave d’une crise de confiance à l’égard du système judiciaire, perçu comme peu accessible, illisible et imprévisible, et d’une crise morale et sociale qui affecte les juges et les greffiers en raison de la dégradation de leurs conditions de travail, des incertitudes qui pèsent sur le sens et l’avenir de leurs professions et de la détresse matérielle des palais de justice.

 

Les changements nécessaires impliquent une stratégie. Mais une grande part de la solution est entre les mains des acteurs judiciaires eux-mêmes, dans leur capacité d’innover, d’agir autrement

 

 

Discours de M. Jean-Claude MARIN

Procureur Général près la Cour de cassation

 

Au carrefour des grandes interrogations de nos contemporains, qu’il s’agisse de notre loi civile, de nos normes économiques ou sociales, de notre droit pénal, le rôle cardinal de cette Cour la contraint à un mouvement perpétuel vers l’excellence, le pragmatisme et l’ouverture à toutes les intelligences.

 

Et parce que nous sommes, en quelque sorte, à la fin d’un cycle, le moment est sans doute venu d’une interrogation sur l’avenir.

 

Quo vadis, domine.

 

Cette interrogation essentielle de nos anciens, faisons la nôtre et tentons, ensemble, ’imaginer ce que devra être demain le rôle de ce temple de la loi qui ne saurait être un musée du droit. 

 

Beaucoup d’idées jaillissent depuis quelques temps et de toutes parts

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