26/07/2013
CARPA et abus et confiance
Le fait de ne pas déposer des fonds de tiers
sur un compte carpa constitue un abus de confiance
Cour de cassation, Chambre criminelle, 23 mai 2013, 12-83.677, Publié au bulletin
La cour d’appel de DOUAI, 6e chambre, en date du 5 mars 2012 a condamné Me Y..., avocate au barreau de Valenciennes pour abus de confiance à un an d’emprisonnement avec sursis, 30 000 euros d’amende, deux ans dont dix-huit mois avec sursis d’interdiction professionnelle ;
un contrôle de la Carpa et une enquête déontologique ont établi que les fonds clients concernant les dossiers des victimes de l’amiante ont été virés et ont séjournés sur le compte professionnel de la société civile professionnelle
pour déclarer Mme Y... coupable d’abus de confiance au préjudice de la CARPA, l’arrêt énonce que la prévenue, qui n’était pas propriétaire des fonds, qui ne lui avaient été remis qu’à charge pour elle de les verser au compte ouvert auprès de ladite caisse, les a détournés au préjudice de cette dernière et qu’il importe peu qu’elle ne les ait pas utilisés à son profit dès lors que les sommes ont généré, au seul bénéfice de la société civile professionnelle, des produits financiers, qui n’ont pas été affectés à l’usage auxquels ils sont destinés, en application du décret précité ;
les juges ajoutent que ces agissements résultent d’une volonté consciente de la prévenue, avocate d’expérience, qui ne pouvait ignorer la nature et l’étendue de ses obligations en matière de maniement de fonds ;
dès lors qu’entre dans les prévisions de l’article 314-1 du code pénal le fait, pour un avocat, de déposer les fonds reçus pour le compte de ses clients sur un compte autre que celui ouvert au nom de la CARPA, en violation de l’article 240 du décret précité du 27 novembre 1991, organisant la profession d’avocat, peu important qu’un accord existe ou non sur ce point avec l’auteur de la remise, la cour d’appel a justifié sa décision ;
18:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | | | Imprimer | |
25/07/2013
la loi sur la fraude fiscale ; vers un IRS à la française
Vers un IRS à la française ?
lutte contre la fraude fiscale
et la grande délinquance économique et financière
Fraude fiscale: Commission Mixte Paritaire (Désaccord)
Le projet sera revoté (?) fin septembre
Le rapport de la CMP sur les points d’accord et de désaccord
Cliquer pour lire les enjeux de société
Note de P Michaud Le clivage s’élargit fortement entre les sociaux libéraux et les sociaux justiciers. Par ailleurs certaines dispositions consensuelles notamment sur la fraude organisée et l'abus de droit seraient reprises dans les 2 lois de finances de fin d’année (LF14 et LFR13 )
07:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | | | Imprimer | |
21/07/2013
Jean René Farthouat sur l’avenir du conseil national des barreaux
REDIFFUSION
L’AVENIR DU CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX
Par Monsieur Jean René Farthouat,
ancien Président du CNB
L’analyse prospective de notre gouvernance nationale et locale devient un des éléments de notre débat pour assurer le développement économique, social et politique du Barreau de France
Déjà, d’anciens gros mots tels que numerus clausus, activité immobilière, agent sportif gérant de patrimoine, contrôle budgétaire, mise en concurrence, commission de contrôle.regroupement sont utilisés par un grand nombre sans qu’on leur tourne le dos ou que des procédures en sorcellerie sur le fondement de l'acte de 1941 cliquer soient engagées.
Dans le cadre de cette formidable évolution je diffuse, avec son autorisation, l’analyse écrite en 2001 du Bâtonnier Jean René Farthouat sur
L’AVENIR DU CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX
Avant de savourer ce morceau de modernité, je vous invite à relire
L’analyse de la profession d’avocat en 2002
Par JR Farthouat , M Benichou et PA Iweins
Pour quelles raisons leurs propositions de bon sens paysan
ont-elles été rejetées ??
Une absence de gouvernance nationale !!!! OUI Certainement
Je remets en ligne pour completer notre réflexion collective
LE GROS MOT DE MICHEL BENICHOU
Vers des Barreaux de Cour par R CHAINE
Le document de JR Farthouat a été écrit il a douze ans mais comme le bon vin son analyse a pris du ménisque épais (cliquer ) avec un vrai potentiel de garde élevé.Quant à la jambe (du vin) , elle est toujours de qualité
"Le moment paraît venu de s’interroger sur l’avenir du Conseil National des Barreaux.
Celui-ci souffre, depuis son origine, d’être le fruit d’un compromis entre les adversaires d’un ordre national et les tenants d’une représentation nationale.
Pendant longtemps, les avocats français ont considéré que les ordres constituaient, non seulement selon la formule du Professeur Jean-Louis HALPERIN un modèle « naturel et nécessaire » de structure professionnelle, mais aussi un modèle suffisant.
18:44 Publié dans Des propositions de développement, GOUVERNANCE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’avenir du conseil national des barreaux | Facebook | | | | Imprimer | |
16/07/2013
Notre VRAIE muraille de chine : la déontologie
Notre confrère Yann Galut, député, veut « mener la bataille frontale » contre les professionnels du droit « complices » de la fraude fiscale. en déposant une proposition de loi visant notamment le secret de l avocat (proposition non déposée au 29.04.13) MAIS ils seront repris en amendements
Otez—moi d'un doute
Quelques réflexions inspirées par l'arrêt du 6 décembre 2012 de la Cour européenne des droits de l'Homme par
J C Krebs président de l Union des CARPA
Les propositions chocs de Charles Prats , magistrat
Si les avocats de France cèdent un pouce de terrain devant ce démantèlement, nous allons tout droit vers la société du « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, la société de surveillance généralisée de big brother
. La sauvegarde des libertés individuelles de chaque citoyen, son right of privacy comme le droit de la Common law le définit, impose que le cabinet de l’avocat reste ce rempart, ce sanctuaire de liberté. Il ne s’agit pas de corporatisme partisan mais de la sauvegarde des libertés individuelles de chaque citoyen. un droit fondamental de nos démocraties comme l’a rappelé la CEDH en décembre dernier en mettant l’avocat sur un piédestal certes mais avec de sacrées obligations déontologiques
118. Il en résulte que si l’article 8 protège la confidentialité de toute « correspondance » entre individus, il accorde une protection renforcée aux échanges entre les avocats et leurs clients. Cela se justifie par le fait que les avocats se voient confier une mission fondamentale dans une société démocratique : la défense des justiciables. Or un avocat ne peut mener à bien cette mission fondamentale s’il n’est pas à même de garantir à ceux dont il assure la défense que leurs échanges demeureront confidentiels. C’est la relation de confiance entre eux, indispensable à l’accomplissement de cette mission, qui est en jeu. En dépend en outre, indirectement mais nécessairement, le respect du droit du justiciable à un procès équitable, notamment en ce qu’il comprend le droit de tout « accusé » de ne pas contribuer à sa propre incrimination.
119. Cette protection renforcée que l’article 8 confère à la confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients et les raisons qui la fondent, conduisent la Cour à constater que, pris sous cet angle, le secret professionnel des avocats – qui toutefois se décline avant tout en obligations à leur charge – est spécifiquement protégé par cette disposition.
120. La question qui se pose à la Cour est donc celle de savoir si, telle que mise en œuvre en France et à l’aune du but légitime poursuivi, l’obligation de déclaration de soupçon porte une atteinte disproportionnée au secret professionnel des avocats ainsi compris.
Elle rappelle à cet égard que la notion de nécessité, au sens de l’article 8 de la Convention, implique l’existence d’un besoin social impérieux et, en particulier, la proportionnalité de l’ingérence au but légitime poursuivi (voir parmi d’autres, Campbell précité, § 44).
La contrepartie est un impérieux devoir de strict respect de notre déontologie comme Maurice Garçon l’avait développé dans son ouvrage
L’avocat et la morale par Maurice Garçon
Le secret de l’avocat n’est donc ni une forteresse bénéficiant d’une immunité diplomatique, ni un alibi de protection généralisée notamment en matière de responsabilité, ni encore moins un fonds de commerce comme l’a malicieusement évoqué Mme Christine Lagarde, avocat au barreau de paris, actuellement présidente du FMI devant le sénat de la République française le 4 juillet 2008
Notre secret professionnel ne doit jamais être et encore moins un instrument de complicité des infractions pénales de nos clients et ce dans tous les domaines de notre activité.ei qui ne peut être levé que sous l'autorisation d'un magistrat du siège ou de notre batonnier , ce filtre protecteur
Quel que puisse être le fondement de notre secret professionnel, sa reconnaissance spontanée par l’opinion de nos concitoyens et les autorités de la République ne pourra être assurée que par le respect de notre déontologie et notamment du respect de notre nouvelle obligation de prudence et de dissuasion définie par le Conseil national des Barreaux en juin 2011 et ce, en toutes circonstances.
DISSUADER POUR NE PAS DENONCER
Attention , en effet ,la chambre criminelle de la cour de cassation ne fait t elle pas peser une présomption de responsabilité lorsqu’ elle précise que
"La connaissance du caractère illégal des activités exercées est déduit de la compétence professionnelle des avocats, spécialistes du droit des sociétés et des montages juridiques et fiscaux"
Cour de cassation ch crim 2 décembre 2009 N° 09-81088
17:41 Publié dans CEDH, DEONTOLOGIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | | | Imprimer | |
06/07/2013
«Elite Academy, enquête sur la France malade de ses grandes écoles»,
«Elite Academy, enquête sur la France
malade de ses grandes écoles»,
Peter Gumbel, Denoël, Paris, 2013, 170 pages
Culture d’élites Par Catherine Dubouloz paris
Journaliste au Temps (CH)
cliquer pour lire l'analyse en entier
Dans un ouvrage au ton corrosif, le journaliste anglais Peter Gumbel critique le système de formation des élites françaises, largement issues de l’ENA et de Polytechnique. Il estime que les méthodes d’enseignement, basées sur l’autoritarisme et la soumission, tuent la créativité et favorisent les blocages
La France est «malade». Pour partie, son mal-être, ses blocages et son déclin proviendraient de la manière dont est formée l’élite du pays, notamment à l’ENA (l’Ecole nationale d’administration) et à l’Ecole polytechnique.
«Des esprits brillants, pleins de confiance et parfois d’arrogance», qui deviennent ensuite ministres, conseillers ministériels, hauts fonctionnaires ou PDG des grandes entreprises françaises. Des hommes et quelques femmes qui ne sont pas nécessairement taillés professionnellement pour ces postes, même s’ils ont obtenu de brillants résultats scolaires. «Ce jeu est néfaste pour la nation tout entière», soutient le journaliste anglais Peter Gumbel, qui vit à Paris depuis onze ans.
12:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | | | Imprimer | |
01/07/2013
GOUVERNANCE D' UN ORDRE ?
PROCESSUS DE MISE EN PLACE DE LA DEMOCRATISATION
POUR UNE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE
PATRICK MICHAUD
Avocat
rediffusion de la tribune du 23.11.2006
L'ORDRE D'AVOCATS:UN PILIER DE LA DEMOCRATIE
cliquer pour lire)
DE L'INDEPENDANCE A L'INTERDEPENDANCE
( cliquer pour lire)
Cette demande correspond à celle de nombreux français sur la crédibilité de notre démocratie et des hommes et des femmes qui la représentent. Il s’agit d’un vrai et important problème de société dans lequel ,nous les avocats, devraient reprendre le rôle de combattant positif, similaire à celui que nos confrères constituants avaient eu en 1789.
Il s’agit en effet de définir les règles nouvelles d’une « démocratie participative ».
Elle concerne aussi notre profession, et l’étude de la gouvernance de la profession devra être réfléchie à deux niveaux ,au niveau national et au niveau local.
Je suis conscient des pesanteurs historiques qu’il faudra convaincre et le soutien « cornaqueur » de certaines organisations professionnelles sera nécessaire, mais mon objectif sera d’ abord de réussir à établir un consensus d’esprit par un maximum de participants.
Je serai un facilitateur de l’évolution et non un révolutionnaire.
Pour réussir, je devrai savoir « embrasser le hérisson sur le museau », méthode appliquée par les paysans du Haut Jura et qui a déjà réussie tant à la carpa par la suppression des articles 42 et à l’Anaafa en 1977 par une adhésion « forcément spontanée » des Ordres à notre nouvelle politique fiscale de l’époque.
I - AU NIVEAU NATIONAL
Nos centres de décision sont trop dispersés, situation qui procure un délicat plaisir pour nos concurrents et aussi certainement pour un certain nombre de membres participant aux pouvoirs publics.
A titre d’exemple, le Barreau de Nevers a pris, le 15 mars 2005, une décision (conseil_de_l_ordre_bourges.2) remettant en cause le droit pour un avocat de faire de la publicité sur internet et dans les pages jaunes avec le dispositif suivant :
« Le conseil de l’ordre à la majorité absolue considère que la publication d’un encart dans l’annuaire des pages jaunes papier, minitel ou internet est contraires aux règles régissant les principes essentiels de la profession d’avocat »
Cette décision a été confirmée par la cour d’appel de BOURGES – 13 avril 2006 n°344°(cour_d_appel.2.pdf)
Si la cour de cassation confirmait cette position, la politique de développement de nombreux cabinets sera fortement, pour le moins, fragilisée.
19:45 Publié dans L'ordre d'avocat:un pilier de la démocratie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | | | Imprimer | |