21/05/2009

L’autre Europe du prix Charlemagne

charlemagne.jpgL’autre Europe du prix Charlemagne

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par Richard Werly

Remis jeudi 21 mai 2009 à l’Italien Andrea Riccardi, le prestigieux prix Charlemagne affiche sa différence.C’est un peu le choix d’une autre Europe que le jury du Prix Charlemagne vient de faire, en cette année électorale. Décerné depuis 1949 à Aix la Chapelle, en hommage au premier grand empereur européen, la prestigieuse récompense est allée jeudi 21 mai au militant chrétien italien Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Romaine Sant Egidio et défenseur infatigable de la coopération avec l’Afrique.

«C’est une diplomatie de la force faible qui est récompensée» a salué, dans la salle du couronnement de l’hôtel de ville, l’ancien président du Fonds Monétaire International Michel Camdessus. Une Europe que le lauréat, bien connu pour ses initiatives de paix au Mozambique, au Guatemala ou en Algérie, a sermonné haut et fort:

 «Ce ne sont pas les frontières ou les contrôles plus ou moins légaux qui arrêteront les flux, a complété Andrea Riccardi. Nous devons retrouver notre orgueil, notre fierté d’une Europe du «vivre ensemble»».

D’ordinaire, le Prix Charlemagne, considéré un peu comme le prix Nobel de la paix européen, couronne des personnalités politiques de premier plan. Jean Monnet en 1953, Robert Schuman en 1958, Simone Veil en 1981, François Mitterrand et Helmut Kohl en 1988, Bill Clinton en 2000 ou le pape Jean-Paul II en 2004 l’ont obtenu.

Il était allé, l’an dernier, à la chancelière allemande Angela Merkel.

Mais la rupture, à trois semaines d’un scrutin européen menacé par une forte abstention, est cette fois assumée: «L’Europe n’est pas éloignée. Nous devons prendre d’assaut ses palais» a plaidé le non-violent Andrea Riccardi, en exprimant son vœu de rassembler «les Européens de la gentia ».

 

Un plaidoyer passionné bien éloigné des propos tenus ces derniers jours dans différents journaux par l’actuel président de la Commission européenne José-Manuel Barroso, candidat à sa réélection et assuré du soutien d’une majorité d’Etats-membres. Au point que pas mal d’invités présents à Aix la Chapelle décelaient hier dans ce prix Charlemagne audacieux une volonté bienvenue de réveiller, sous le regard des pères de l’UE récompensés jadis une Europe Bruxelloise bien trop dominée par les gouvernements nationaux…

 

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